lundi 19 septembre 2016

Bluebird, Tristan Koëgel

A force de flâner sur le web, je me suis lancée dans une nouvelle aventure littéraire. Quelques blogueuses ont créé un Prix littéraire des Chroniqueurs Web, une excellente idée ! Même si les livres des différentes sélections ne faisaient pas forcément de ma PAL, je les y ai rajoutés ! Alors jusqu'en décembre, certaines de mes chroniques seront consacrées à ce prix. J'ai déjà entamé des lectures pour les catégories "Livres de poche" (vous le verrez dans une chronique suivante) et "Romans jeunesse".

Pour débuter ma participation à ce prix, j'ai choisi d'attaquer avec Bluebird, dans la catégorie "Romans jeunesse" donc. Ce roman, ça faisait déjà un petit moment que je voulais le lire, tout simplement parce que c'était un coup de coeur de libraires que je connais. Et puis cette magnifique couverture bleue, ça ne faisait que m'attirer davantage ! Illustrée par Taï-Marc Le Thanh, elle est réellement magnifique, et invite à prendre ce beau livre entre ses mains et à se plonger dans son univers. J'avais déjà remarqué cet auteur-illustrateur, notamment pour ses travaux aux côtés de Rebecca Dautremer (qui, si je ne m'abuse, est aussi sa compagne dans la vie), et pour la série de romans jeunesse Jonah (je ne les ai pas lus, mais je suis tombée dessus à de nombreuses reprises en librairie ou lors de salons). Que de bonnes raisons de se lancer dans cette lecture, donc.


Bluebird, c'est un roman qui parle de blues, aux Etats-Unis donc, en plein coeur de la ségrégation. Le père de Minnie, l'héroïne du roman, est songster : un musicien itinérant. A la mort de sa femme dans la plantation où ils travaillaient tous les deux, il a décidé de prendre sa guitare et sa fille, et de sillonner les routes. Il gagne sa vie en chantant du blues, à l'aide de sa fille à l'harmonica, et cette vie leur convient parfaitement à tous les deux. Jusqu'au jour où, sur la route, Minnie se blesse et ne peut donc plus marcher, au moins pour un temps. Père et fille se trouvent donc obligés de chercher un gîte, et ils ne le trouvent nulle part ailleurs que dans une plantation, dont le propriétaire et le contremaître semblent évidemment avoir les noirs en horreur, mis à part quand ils travaillent (et encore...). Pendant la convalescence de Minnie, son père travaille aux champs, et le soir, Minnie découvre d'autres noirs qui, comme elle, chantent du blues en se jetant corps et âme dans ces musiques improvisées. Mais ce retour au labeur et à la servitude va changer à jamais les choses pour cette jeune fille, car ce qu'elle y voit dépasse même son entendement.

Au début, je dois le dire, je n'étais pas réellement convaincue par ce roman. Ni la plume de l'auteur, ni l'intrigue quelque peu lente à s'installer ne m'avaient accrochée. Mais ce qui fait sa réussite, c'est sa fragmentation en différentes parties, avec, dans chacune, un narrateur différent. Et dans la deuxième partie du roman, on a affaire à Gros-Poings, un indien à la charge du contremaître de la plantation, qui effraie tous les esclaves par sa force et sa brutalité apparentes. Cette partie montre que les apparences ne sont pas ce qu'elles sont, et, avec ce retournement de situation, toute la première partie prend un relief nouveau, et on sait que la suite risque d'être palpitante. On se laisse donc embarquer, et on suit avec passion cette jeune fille au destin fantastique, et cette plantation pleine de mystères.

Un bilan positif donc, finalement, pour ce premier roman du Prix Littéraire des Chroniqueurs Web. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un coup de coeur : le début n'est pas suffisamment accrocheur, et puis, au long de l'histoire il y a quelques incohérences, à cause desquelles on ne peut pas dépasser la barrière de la fiction et se laisser réellement habiter par les personnages et l'atmosphère du livre. Mais l'histoire est belle, et j'ai finalement eu du plaisir à rentrer dans cette belle histoire d'amitiés et de musique. Avec un peu de recul d'ailleurs, je me dis que ce livre est en fait destiné à un public plus jeune que moi (environ 12-13 ans je pense), qui se laisserait certainement embarquer plus facilement !

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