Quand j’ai entendu parler de ce livre pour la première fois,
ça m’avait l’air réellement intéressant. On m’annonçait une guerre civile qui
aurait eu lieu en France quelques années à peine après l’époque où nous vivons,
entre djihadistes et miliciens. Sujet risqué certes, car brûlant, mais traité
avec pudeur, ça pouvait donner quelque chose de très bien.
De la pudeur, il y en a dans ce roman. Oui mais voilà. A
force de pudeur, on ne sait pas, même en ayant lu les 200 pages de ce roman, ce
qu’il se passe réellement dans cette guerre civile fictive. Les deux cent pages
sont faites presque exclusivement de descriptions : des arbres, des
oiseaux, des routes, des ponts… Cartographes, à vos crayons, vous avez là de la
matière ! Tout est donné pour faire un croquis topographique de cette
France en guerre.
Cette guerre, on la devine en fait en transparence. Le
narrateur est très largement tourné vers le passé, et il préfère se souvenir de
ses parties de pêche d’avant la guerre, voire même des deux guerres mondiales du
vingtième siècle, mais de la guerre civile en cours, il se garde bien de dire
un mot. Même à la fin du roman, seul le fait qu’il n’y ait plus de texte après
ça nous avertit qu’on est bien à la fin. Ce roman commence sans vraiment
commencer, n’a pas vraiment de fin, et finalement, il ne se passe vraiment pas
grand-chose au long de l’histoire.
Côté style, rien de très brillant non plus. Les phrases sont
longues, trop longues, et on s’y perd à force de compléments et propositions
trop nombreux. N’est pas Proust qui veut. Un autre point me pose encore
question. A plusieurs reprises, un deuxième narrateur prend la parole,
commentant les faits et gestes du premier narrateur, personnage du roman. Ou
plutôt non, il ne commente pas. Il se contente en fait de relater les choses à
sa place, sans même apporter de distance critique. Je me demande encore à quoi
servait ce changement de narrateur. Et ce roman aussi d’ailleurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire